Quesignifie aimer l'autre comme soi-mĂȘme ? s'aimer signifie se connaĂźtre, apprendre qui nous sommes, Quoi ce dont nous avons besoin et oĂč nous voulons aller. Savoir s'aimerIl est Ă©vident que l'on a profondĂ©ment besoin d'autrui, Ă la fois pour la conscience de soi et pour la connaissance de soi. D'une part, on a besoin du dialogue avec autrui pour sa construction intellectuelle. D'autre part, autrui est essentiel Ă la construction morale les premiers devoirs qui incombent l'homme sont relatifs Ă son semblable. IConnaĂźtre autrui ALa dĂ©finition du terme "autrui" Le mot "autrui" est un terme soutenu il n'appartient pas au langage courant. NĂ©anmoins, il est utilisĂ© dans certains adages de la langue courante, notamment dans le domaine de la le prĂ©cepte "Ne fais pas Ă autrui ce que tu n'aimerais pas que l'on te fasse", autrui ne dĂ©signe pas un ensemble d'individus indĂ©terminĂ© ou une foule. Autrui, c'est l'autre homme en tant que sujet moral conscient. Ce n'est pas dieu, un animal ou un objet inanimĂ©. Autrui dĂ©signe un individu, un autre humain, mais un individu indĂ©terminĂ©. La particularitĂ© d'autrui est qu'il dĂ©signe l'autre soi-mĂȘme, l'alter ego autrui, c'est un autre moi, qui est Ă la fois mon semblable, et pourtant diffĂ©rent de moi. Autrui, c'est donc un autre sujet, une autre conscience qui, tout en existant dans le monde comme toutes les autres choses, n'a pourtant pas le statut de simple objet. Autrui est Ă la fois sujet Ă part entiĂšre et objet pour une conscience qui le saisit. De cette ambiguĂŻtĂ© naissent les difficultĂ©s de prĂ©ciser la relation qu'un sujet entretient Ă autrui, Ă commencer par la question de la connaissance d'autrui. BL'impossibilitĂ© de connaĂźtre parfaitement autrui 1Une connaissance extĂ©rieure d'autrui Il faut distinguer deux aspects de cette connaissance Une connaissance extĂ©rieure, correspondant Ă ce qu'autrui me donne Ă voir de lui. Une connaissance intĂ©rieure, correspondant Ă la conscience d'autrui. Parmi ces deux connaissances, force est de constater que seule une connaissance extĂ©rieure d'autrui est possible. Tout en sachant qu'autrui est, comme moi, un sujet conscient, il est pourtant impossible d'accĂ©der directement Ă sa conscience. C'est ce que souligne Blaise Pascal lorsqu'il Ă©nonce que, mĂȘme pour ce qui est de l'amour, l'homme n'aime jamais d'autrui que des qualitĂ©s physiques. En effet, Pascal souligne qu'il est impossible de saisir le moi d'autrui tout ce Ă quoi l'homme a accĂšs est l'extĂ©rieur. PensĂ©es, publiĂ© dans Revue des deux MondesPascal souligne ici que lorsque l'on dit aimer une personne, nous n'aimons en rĂ©alitĂ© pas un moi, une autre conscience, mais seulement un ensemble de qualitĂ©s, et principalement des qualitĂ©s on voit que le moi substantiel d'autrui nous est inaccessible nous ne connaissons de lui que ce qui se donne extĂ©rieurement. 2L'impossibilitĂ© d'accĂ©der Ă une connaissance intĂ©rieure d'autrui L'homme ne peut donc connaĂźtre que sa seule existence il n'y a pas de preuves ni de saisie directe du moi ni de la conscience d'autrui. C'est ce que montre RenĂ© Descartes qui fait de l'existence d'autrui une rĂ©alitĂ© dont on peut douter. En effet, si un individu se poste Ă sa fenĂȘtre et qu'il regarde les passants dans la rue, rien ne lui assure qu'il s'agit bien lĂ d'autres consciences il peut tout aussi bien imaginer qu'il ne s'agit que de mannequins qui dĂ©filent. Pour Descartes, on peut mettre en doute l'existence d'autrui au mĂȘme titre que les autres rĂ©alitĂ©s extĂ©rieures Ă l'esprit du sujet, c'est-Ă -dire saisies par l'intermĂ©diaire des sens. Ainsi, dans l'expĂ©rience du cogito, le sujet se saisit comme pensant, et pour cette raison sait qu'il existe. La conscience de soi est premiĂšre et ne passe pas par l'autre, ce qui a pour consĂ©quence qu'il n'y a pas d'expĂ©rience directe ou immĂ©diate d'autrui comme alter ego, c'est-Ă -dire un autre je pensant. NĂ©anmoins, Descartes ne nie pas qu'il existe d'autres sujets pensants diffĂ©rents de moi. En effet, si je ne peux saisir de façon immĂ©diate leur existence, des preuves indirectes me montrent qu'il ne s'agit pourtant pas de mannequins animĂ©s mais bien de sujets pensants. On doit Ă cet Ă©gard souligner l'importance du langage humain, qui fait que l'on distingue toujours un automate, mĂȘme le plus perfectionnĂ©, d'un sujet humain pensant. Un automate pourrait "parler". Mais il ne dĂ©passerait pas le stade du perroquet, qui est, pour Descartes, une "machine parlante". Le langage humain nous permet de nous connaĂźtre, et de connaĂźtre autrui, dans la mesure oĂč il traduit notre pensĂ©e. CLa certitude de la conscience d'autrui Si l'existence d'autrui ne se saisit qu'indirectement, par l'intermĂ©diaire de ce que je saisis de lui extĂ©rieurement, cela ne signifie pas nĂ©cessairement que tout accĂšs Ă sa conscience soit impossible. En un sens, on peut, par une attention au corps d'autrui et Ă ses expressions, accĂ©der Ă des manifestations de sa conscience. Un sourire ou des larmes permettent de comprendre les Ă©motions de l'autre. Edmund Husserl souligne qu'il est possible de penser le corps comme une manifestation de la conscience d'autrui. Par le corps de l'autre dont les mouvements, les gestes, sont analogues aux miens, je constate l'existence d'une vie psychique similaire Ă la mienne. La comparaison du corps d'autrui et du mien me permet donc d'affirmer qu'en lui, comme en moi, il y a une vie consciente. Il est ainsi possible d'affirmer qu'autrui est, comme moi, un sujet pensant. Husserl affirme d'ailleurs dans la cinquiĂšme mĂ©ditation des MĂ©ditations cartĂ©siennes, publiĂ©es en 1931, que la conscience n'est jamais isolĂ©e. Au contraire, chaque conscience reconnaĂźt l'existence d'autres consciences, dans ce que Husserl nomme un "sentiment originaire de coexistence", parfois appelĂ© "intersubjectivitĂ©". IILa relation Ă autrui ALe besoin d'autrui dans la construction de soi Si je ne connais pas autrui directement, il n'en reste pas moins que l'autre semble nĂ©cessaire Ă mon existence en tant qu'ĂȘtre humain. De fait, l'homme ne vit jamais isolĂ©, mais toujours entourĂ© de semblables l'homme appartient toujours Ă une sociĂ©tĂ©, mais aussi Ă une famille. Nous avons besoin d'autrui non seulement pour subvenir Ă nos besoins premiers, mais aussi pour dĂ©velopper nos facultĂ©s intellectuelles comme le langage, le savoir, la connaissance et nos facultĂ©s affectives. Aristote souligne d'ailleurs cette nĂ©cessitĂ© pour l'homme de vivre entourĂ© de semblables au dĂ©but de son Ćuvre La Politique l'homme est par nature un ĂȘtre politique, c'est-Ă -dire un ĂȘtre qui vit parmi ses semblables Ă l'intĂ©rieur d'une citĂ©. Ainsi, celui qui vit isolĂ© est soit un ĂȘtre humain dĂ©gradĂ©, soit un surhomme, c'est-Ă -dire un dieu. Cette dĂ©pendance de l'homme Ă ses semblables est notamment illustrĂ©e par l'histoire de Robinson CrusoĂ©. Le naufragĂ©, qui se retrouve isolĂ© sur une Ăźle dĂ©serte, s'empresse de reconstruire une altĂ©ritĂ©, en Ă©crivant un journal et en perpĂ©tuant les habitudes sociales de l'Angleterre contemporaine. Par exemple, il ne travaille pas le dimanche et se consacre Ă la Bible. Le livre montre que l'homme a besoin d'un systĂšme social et d'une altĂ©ritĂ©. Michel Tournier, qui reprend cette histoire dans Vendredi ou Les limbes du Pacifique, insiste tout particuliĂšrement sur cet aspect. Le systĂšme mis en place par Robinson sur son Ăźle est bancal on ne peut ĂȘtre Ă la fois prĂȘtre et paroissien, gouverneur et gouvernĂ©. Le hĂ©ros, privĂ© d'une altĂ©ritĂ©, sombre dans la "souille" et voit sa propre personnalitĂ© dĂ©sagrĂ©gĂ©e. Il ne se lave plus, ne se nourrit plus, passe son temps Ă dormir sans autrui, l'homme perd jusqu'Ă son identitĂ©. Vendredi ou les Limbes du Pacifique, Paris, Ă©d. Gallimard, coll. "Blanche"La prĂ©sence d'autrui se rĂ©vĂšle indispensable pour se construire soi-mĂȘme. Ă cet Ă©gard, le regard d'autrui, c'est-Ă -dire l'image que l'autre me renvoie de moi-mĂȘme, est nĂ©cessaire pour la conscience de soi et pour la connaissance de soi. comme le souligne notamment Jean-Paul Sartre, autrui joue en quelque sorte le rĂŽle d'un miroir pour la obtenir une vĂ©ritĂ© quelconque sur moi, il faut que je passe par l' est un humanisme, Paris, Ăditions Nagel, coll. "PensĂ©es"Sartre met ici en Ă©vidence que dans l'entreprise de connaissance de soi, il est nĂ©cessaire de passer par l'image qu'autrui se fait de moi. Saisir la façon dont autrui me perçoit me permet en retour d'affiner la conscience que j'ai de moi-mĂȘme et de ce que je suis. Dans cette perspective, l'ami semble bien incarner la figure privilĂ©giĂ©e de cette connaissance de soi par l'autre. En effet, l'ami, comme alter ego, joue un rĂŽle dĂ©cisif bienveillant Ă notre Ă©gard, il est celui qui, nous connaissant parfaitement, nous aide Ă mieux nous connaĂźtre nous-mĂȘme. Par consĂ©quent, Ă la façon dont nous regardons dans un miroir quand nous voulons voir notre visage, quand nous voulons apprendre Ă nous connaĂźtre, c'est en tournant nos regards vers notre ami que nous pourrions nous dĂ©couvrir, puisqu'un ami est un autre Ă Nicomaque, trad. Jules Tricot, Paris, Ă©d. Vrin, coll. "BibliothĂšque des Textes philosophiques" 1990 1re Ă©d. 1959 BLe conflit latent avec autrui Le rapport Ă l'autre est donc essentiel Ă la constitution de la conscience de soi. Pourtant, la relation Ă autrui n'est pas toujours vĂ©cue sur le mode de l'apaisement bien souvent, ce rapport prend la forme de la lutte ou du conflit. Cette difficultĂ© dans le rapport Ă l'autre s'explique en partie par le fait qu'autrui, autre conscience, peut faire de moi un objet. En effet, par son regard, autrui me confĂšre une existence objective pour lui, je ne suis qu'un objet parmi les autres objets du monde. Il peut donc me nier comme sujet, et faire de moi autre chose que ce que je suis ou pense ĂȘtre. La violence de cette objectivation qu'autrui produit de moi tient probablement au fait qu'en faisant de moi un objet, il nie ma libertĂ© de sujet. Lorsqu'autrui fait de moi un objet, il me renvoie une image de moi-mĂȘme figĂ©e et rĂ©ductrice. Sartre, dans L'Ătre et le NĂ©ant, illustre cette relation ambivalente Ă autrui Ă travers l'exemple de la honte. L'Ătre et le NĂ©ant, Paris, Ă©d. Gallimard, coll. "BibliothĂšque des idĂ©es"Ici, Sartre souligne que le sentiment de honte est toujours honte par rapport Ă quelqu'un. Ainsi, un geste qui m'apparaĂźt dĂ©nuĂ© de toute signification sera pour l'autre un geste vulgaire ou maladroit. Prenant conscience qu'autrui me voit alors comme un ĂȘtre maladroit, j'ai honte de cette image qu'autrui se fait de gĂ©nĂ©ralement, Sartre souligne que chaque conscience saisit dans le monde des objets c'est pourquoi, pour autrui, je deviens objet. Pourtant, cette expĂ©rience n'est pas entiĂšrement nĂ©gative elle rend possible une distance Ă soi permettant de se saisir dans son extĂ©rioritĂ©. Cette reconnaissance de l'image qu'autrui se fait de moi se rĂ©vĂšle indispensable Ă la construction de soi-mĂȘme, bien qu'Ă©tant par nature ambivalente. En effet, l'image qu'autrui a de moi peut aussi bien venir renforcer une mauvaise estime de soi. C'est lĂ toute l'ambivalence de la relation Ă autrui. CLe dialogue pour crĂ©er un lien et penser un monde commun La rencontre avec autrui est dĂ©cisive dans la construction commune du monde. Il est possible de dire que c'est grĂące Ă l'intersubjectivitĂ©, c'est-Ă -dire la rencontre de plusieurs subjectivitĂ©s, que le monde possĂšde une objectivitĂ© car cette derniĂšre dĂ©pend du partage de connaissances pour pouvoir s'Ă©tablir. Aussi, si les hommes n'avaient aucun moyen de communiquer leurs points de vue sur le monde, la science n'aurait pas pu voir le jour. Chacun se retrouverait enfermĂ© dans sa subjectivitĂ©. Si seul mon point de vue sur le monde m'Ă©tait accessible, je me retrouverais enfermĂ© dans ma subjectivitĂ©, sans objectivitĂ© possible sur la rĂ©alitĂ© extĂ©rieure. Comme le souligne Maurice Merleau-Ponty, le dialogue avec l'autre est ce qui me permet de sortir de cet enfermement autrui est bien celui qui, habitant le mĂȘme monde que moi, le voit et le vit diffĂ©remment. par le dialogue, l'autre peut me communiquer son expĂ©rience du monde, et par lĂ mĂȘme enrichir la mienne. le dialogue est ce qui donne au monde son Ă©paisseur. Le dialogue constitue une forme essentielle du rapport Ă autrui il me fait accĂ©der Ă un univers de sens distinct du mien, mais qu'il m'est possible de comprendre. Dans l'expĂ©rience du dialogue, il se constitue entre autrui et moi un terrain commun, ma pensĂ©e et la sienne ne font qu'un seul tissu, mes propos et ceux de l'interlocuteur sont appelĂ©s par l'Ă©tat de la discussion, ils s'insĂšrent dans une opĂ©ration commune dont aucun de nous n'est le de la perception, Paris, Ă©d. Gallimard, coll. "Tel" 2005Le dialogue constitue une forme essentielle du rapport Ă autrui il me fait accĂ©der Ă un univers de sens distinct du mien, mais qu'il m'est possible de le dialogue, la distance entre autrui et moi n'est certes pas abolie, mais un univers commun est créé. IIILes devoirs moraux envers autrui AL'identification Ă autrui comme fondement de la morale L'un des caractĂšres essentiels de la relation Ă autrui tient Ă sa dimension morale l'autre homme est celui envers qui j'ai des devoirs. Cette exigence morale peut ĂȘtre expliquĂ©e par une comprĂ©hension naturelle et instinctive de l'autre. Dans cette perspective, deux sentiments doivent attirer notre attention L'empathie, c'est-Ă -dire la capacitĂ© Ă se mettre Ă la place de l'autre qui souffre. La sympathie, c'est-Ă -dire la capacitĂ© de souffrir "avec" l'autre. La dimension morale de la relation Ă autrui reposerait donc sur la comprĂ©hension naturelle des sensations et des sentiments de l'autre. Jean-Jacques Rousseau nomme "pitiĂ©" cette identification immĂ©diate Ă la souffrance d'autrui la pitiĂ© est naturelle et s'exprime sous la forme d'un sentiment et non d'un raisonnement. Vertu d'autant plus universelle et d'autant plus utile Ă l'homme qu'elle prĂ©cĂšde en lui tout usage de la rĂ©flexion, et si naturelle que mĂȘme les bĂȘtes en donnent quelques fois des signes sur l'origine et les fondements de l'inĂ©galitĂ© parmi les hommes, Paris, Ă©d. GF Flammarion 2016La pitiĂ© est un sentiment naturel chez l'homme, qui le pousse Ă compatir avec la souffrance des autres hommes. Ici, Rousseau souligne que cette identification Ă la souffrance n'est pas limitĂ©e aux autres hommes, puisque certains animaux semblent la ressentir aussi. BLe respect d'autrui comme impĂ©ratif catĂ©gorique L'exigence morale Ă l'Ă©gard d'autrui peut aussi se fonder sur la reconnaissance de l'autre comme ĂȘtre douĂ© de raison, et donc comme Ă©tant mon Ă©gal. En effet, si autrui n'est pas une chose mais un autre moi, il faut alors le traiter comme un Ă©gal. Chacun se doit de reconnaĂźtre l'existence d'autres subjectivitĂ©s et d'autres libertĂ©s, ce qui implique que l'on ne peut traiter l'autre comme un objet ou comme un moyen. Autrui est avant tout un sujet que je dois reconnaĂźtre et respecter. C'est notamment ce qu'exprime Emmanuel Kant. Agis toujours de telle sorte que tu traites l'humanitĂ© aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre, toujours en mĂȘme temps comme une fin et jamais seulement comme un de la mĂ©taphysique des mĆurs, Grundlegung zur Metaphysik der Sitten, trad. Victor Delbos, Paris, Ă©d. Le Livre de Poche 1993Il ne faut jamais traiter autrui comme un moyen en vue d'une fin que je voudrais atteindre. Autrui est, comme moi, un sujet douĂ© de raison et libre je dois donc le traiter comme une fin, c'est-Ă -dire comme un sujet. Emmanuel Levinas va plus loin que Kant. Pour lui, l'expĂ©rience avec l'autre se fait par la rencontre avec le visage. Le visage dĂ©signe la vulnĂ©rabilitĂ© d'autrui, son expressivitĂ©, qui renvoie l'homme Ă sa responsabilitĂ©. La vision de Levinas est d'abord Ă©thique l'homme est investi d'une morale Ă l'Ă©gard d'autrui. Cette morale s'incarne dans le visage de l'autre, qui reprĂ©sente la faiblesse, la misĂšre. Le visage est alors un commandement moral. L'homme est responsable d'autrui, mĂȘme s'il ne l'a pas choisi. Ainsi la raison m'apprend mon devoir d'agir moralement envers autrui. Il y a toutefois une diffĂ©rence entre la morale kantienne, et l'Ă©thique de LĂ©vinas. La morale de Kant repose sur le devoir envers la personne humaine en gĂ©nĂ©ral -soi comme l'autre. LĂ©vinas insiste au contraire sur Autrui comme "fin" absolue. PrĂ©sentĂ ce qui se passe, prĂ©sent Ă soi, prĂ©sent aux autres. Sâaimer, câest aimer les autres, car quand on a compris que les autres sont une partie de nous, alors Question RĂ©ponse Le principe fais aux autres ce que tu veux qu'ils fassent pour toi », connu sous le nom de rĂšgle d'or, est biblique. En Luc JĂ©sus dit Ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le [vous aussi] de mĂȘme pour eux », dans le cadre d'un enseignement sur l'amour des ennemis. JĂ©sus se dĂ©tourne radicalement de l'enseignement traditionnel sur l'attitude Ă avoir Ă l'Ă©gard des autres, fondĂ© sur le talion voir Matthieu au lieu de faire aux autres ce qu'ils nous ont fait ou de les traiter comme ils le mĂ©ritent, nous devons leur faire ce que nous voudrions qu'ils fassent pour nous. En Matthieu JĂ©sus dit Tout ce que vous voudriez que les hommes fassent pour vous, vous aussi, faites-le de mĂȘme pour eux, car c'est ce qu'enseignent la loi et les prophĂštes. » La rĂšgle d'or a toujours Ă©tĂ© un Ă©lĂ©ment fondamental du message biblique. Plus loin dans l'Ăvangile de Matthieu, quand on a demandĂ© Ă JĂ©sus quel Ă©tait le plus grand commandement, il a rĂ©pondu Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cĆur, de toute ton Ăąme et de toute ta pensĂ©e. C'est le premier commandement et le plus grand. Et voici le deuxiĂšme, qui lui est semblable Tu aimeras ton prochain comme toi-mĂȘme. De ces deux commandements dĂ©pendent toute la loi et les prophĂštes. » Matthieu La nuit de son arrestation, il a dit Ă ses disciples Je vous donne un commandement nouveau Aimez-vous les uns les autres. Comme je vous ai aimĂ©s, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. C'est Ă cela que tous reconnaĂźtront que vous ĂȘtes mes disciples si vous avez de l'amour les uns pour les autres. » Jean Il nous aime d'un amour parfait et inchangeable, qui se sacrifie lui-mĂȘme. Notre capacitĂ© Ă aimer les autres comme JĂ©sus nous le demande vient ce que nous avons expĂ©rimentĂ© son amour et de la puissance du Saint-Esprit. Une maniĂšre pratique d'aimer les autres est de nous mettre Ă leur place. Nous demander comment nous aimerions ĂȘtre traitĂ©s si nous Ă©tions dans la situation de l'autre dĂ©veloppera notre empathie. Voulons-nous ĂȘtre traitĂ©s avec amour et respect ? Alors nous devons aimer et respecter les autres. 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TexteAimer L'autre Pour Ce Qu'il Est; Poeme : Aimer Lâautre Pour Ce Quâil Est. Aimer Lâautre Pour Ce Quâil Est. La source de mes yeux sâĂ©vade loin de toi, Le reflet de
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